lundi 10 septembre 2007

Katika nyumba nzuri (J’ai une jolie maison)


Pour les foules qui s’inquiétaient de mon inactivité bloggienne, rassurez-vous, à cette heure, Mzungu Doll est toujours de ce monde. Fatiguée mais vivante.

J’ai ENFIN une jolie maison (passons sur le crépi diarrhéique, certes discutable), mais y’a encore du boulot (maintenant que j’ai enlevé des murs les superbes chromos qui les ornaient) avec une maid trois jours par semaine, un gardien de nuit (le petit cabanon en bois au milieu des bougainvillées, à gauche du portail, c’est sa loge) et un kingsize bed avec salle d’eau en suite (le minimum), même si selon les standards onusiens, c’est cheap (pour ceux qui jugeraient que le cabanon en bois du gardien, c’est limite, permettez-moi de citer la propriétaire d’une maison que j’ai visitée, où rien n’était prévu pour abriter le gardien et à laquelle j’en faisais la remarque : « Oh, tu PEUX lui mettre une chaise sur la terrasse. Mais si c’est trop confortable, ils dorment. »).

Je suis submergée d’appels de stagiaires en quête de chambres (j’en ai deux libres), en particulier des américaines blondes et hystériques (je redonde doublement) du genre à pépier dans les aigus à longueur de journée, de soirée, et de nuit « It was amaaaaaazing ! You know ? », auxquelles je conseille le plus aimablement possible de continuer à chercher et que, si elles trouvent rien, on verra....

Passons. Je n’ai pas beaucoup de nouvelles édifiantes. Arusha se développe, ce qui signifie (tiens, y’a un lézard qui grimpe sur le mur du salon ! Dommage que Dark Mutter soit pas dans le coin, on pourrait rigoler un peu ! J’ai rencontré une nana du tribunal dont la maison est pleine de serpents – venimeux, svp – et ça la fait marrer d’en trouver dans les armoires, ou de manquer s’asseoir dessus...), ce qui signifie, donc, que les panneaux publicitaires se multiplient le long des routes (le panneau publicitaire, un vrai marqueur de développement. JC Decaux devrait investir ici), et qu’il y a de plus en plus de voitures pour former le bouchon quotidien encombrant l’unique rue asphaltée traversant la ville (à part quelques Peugeot des années 50 et deux Coccinelles antédiluviennes, strictement coréennes).

Côté sécurité, la grande parano blanche continue (sinon on s’ennuierait). Depuis 15 jours, j’ai noté :
- Un cambriolage doublé du viol de l’occupante de la maison devant son mari et ses enfants en bas âge.
- L’empoisonnement d’un micheton par une prostituée pour lui piquer son portefeuille (il est mort).
- diverses relectures du triple viol du Massaï Camp (ici, c’est ambiance Variations Goldberg de la rumeur), qui en fait ne se serait pas produit dans le club, les jeunes personnes en question s’étant fait enlever alors qu’elles remontaient à pied une rue de Njiro vers 10 heures du soir (aussi, pardon mais faut être très très conne). Sinon, le Massaï Camp, moi je me suis contentée d’y vomir, c’était bien.
- Mon avocat préféré qui s’est fait attaquer sa maison (ça tombe bien, il habite à 50 m de chez moi...).

A part ça, je sais pas comment expliquer à mon askari que s’il continue à en écraser la nuit au lieu de veiller sur mon sommeil, je vais me trouver dans l’obligation de le remplacer ; c’est le drame.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

quelle joie de te savoir toujours en vie, j'étais a deux doigts d'appeller tes parents...bises ma grande.