mercredi 26 septembre 2007

Allergie généralisée

Je travaille et j'enduis l'immense plaque rouge que je suis devenue de crème à la cortisone. Alternativement, je me gratte. Et en plus, j'ai un rhume.

Ceux qui trouvaient mon style trop peu informatif sont désormais ravis. Je vous le dis : ça va mal.

lundi 17 septembre 2007

Sexe et vieilles casseroles

Une âme occidentale charitable (et avec laquelle je serai charitable en retour, en conservant son identité sous scellés) me suggérait de « trouver une bite » — je cite textuellement). Si seulement on pouvait m’expliquer en quoi cela serait susceptible d’atténuer mon incompressible dégoût actuel pour l’humanité, je remercierais beaucoup. C’est pas comme si le problème avait quoi que ce soit à voir avec des dérèglements hormonaux houellebecquiens, pour commencer — et pour finir.

(NB : Vu partiellement et fréquemment en mode accéléré l’adaptation cinématographique d’Extension du domaine de la lutte. C’est une merde, comme toutes ces adaptations incapables, tels des enfants en souffrance œdipienne, de couper l’ombilic du texte. Un diaporama avec en off une lecture du bouquin, était-ce nécessaire? Pas plus qu’une conversation avec un type qui te parle de sa mère — Quant à l’optimisme final "prends des cours de tango, ça va illuminer ta vie" on se fout ouvertement de ma gueule, là)

Remarque, c’est pas que je tente rien en ce sens, ne serait-ce que parce qu’il y a pas grand-chose d’autre à foutre par ici. Mais même l’idée d’avoir perdu mon temps à draguer une plombe pour rien, ça ne parvient pas à me donner envie de conclure. « Conclure », c’est pas adéquat comme formule, d’ailleurs ; la conclusion ç’aurait été le lendemain matin, contemplant un proc’ alcoolisé qui eût pu être mien pendant quelques heures, bof, non, j’ai préféré retourner me noyer dans la foule des invités. À choisir je me suis plus marrée à draguer un curé de 70 balais, ce qui a fait rire du monde. N’empêche, c’était bien le premier mec à me faire pleurer pour autre chose que des conneries depuis bien longtemps, loués soient les témoins des génocides et Amen.

D’ailleurs, j’en ai ramené un, de mec, chez moi, c’est pas comme si c’était compliqué à trouver. Haha! Tellement ivre que c’est limite si j’ai pas dû le porter jusque dans un lit (pas le mien, donc), et c’est aussi bien. Celui que j’y aurais bien accueilli dans le mien, il est resté au volant, évidemment, jamais rien ne se goupille parfaitement. Un vraiment bousillé comme il faut, genre personnage de Tex Avery qui se sera ramassé un coup de boulet dans les tripes et continue imperturbable à avancer, avec un trou bien net en travers du corps. S’il est mort, c’est secondaire et le spectacle continue. On roulait dans la nuit arushienne, je le contemplais résister à peine à la somnolence au volant, conduire à 5 km/heure et tout allait donc très lentement, sinon la greluche qui babillait à l’arrière et me pourrissait l’ambiance, et j’aurais bien aimé qu’on roule comme ça jusqu’à la fin des temps (sans la perruche), et qu’on oublie pour de bon la justice et les pauvres qui balancent des grenades sur des hommes et des femmes et des enfants dans l’espoir de parvenir, dans le résidu fumant, à récupérer une casserole (je crois que plus jamais je regarderai une casserole de la même manière).

Mais sérieusement, même ça, hein, même ivre j’arrive plus à vraiment le désirer sérieusement, complainte d’esthète, gnagnagna, pathétique.

Bref. Non, tout ça pour dire que l’urgence, c’est pas une bite. Mais merci quand même.

mardi 11 septembre 2007

lundi 10 septembre 2007

Katika nyumba nzuri (J’ai une jolie maison)


Pour les foules qui s’inquiétaient de mon inactivité bloggienne, rassurez-vous, à cette heure, Mzungu Doll est toujours de ce monde. Fatiguée mais vivante.

J’ai ENFIN une jolie maison (passons sur le crépi diarrhéique, certes discutable), mais y’a encore du boulot (maintenant que j’ai enlevé des murs les superbes chromos qui les ornaient) avec une maid trois jours par semaine, un gardien de nuit (le petit cabanon en bois au milieu des bougainvillées, à gauche du portail, c’est sa loge) et un kingsize bed avec salle d’eau en suite (le minimum), même si selon les standards onusiens, c’est cheap (pour ceux qui jugeraient que le cabanon en bois du gardien, c’est limite, permettez-moi de citer la propriétaire d’une maison que j’ai visitée, où rien n’était prévu pour abriter le gardien et à laquelle j’en faisais la remarque : « Oh, tu PEUX lui mettre une chaise sur la terrasse. Mais si c’est trop confortable, ils dorment. »).

Je suis submergée d’appels de stagiaires en quête de chambres (j’en ai deux libres), en particulier des américaines blondes et hystériques (je redonde doublement) du genre à pépier dans les aigus à longueur de journée, de soirée, et de nuit « It was amaaaaaazing ! You know ? », auxquelles je conseille le plus aimablement possible de continuer à chercher et que, si elles trouvent rien, on verra....

Passons. Je n’ai pas beaucoup de nouvelles édifiantes. Arusha se développe, ce qui signifie (tiens, y’a un lézard qui grimpe sur le mur du salon ! Dommage que Dark Mutter soit pas dans le coin, on pourrait rigoler un peu ! J’ai rencontré une nana du tribunal dont la maison est pleine de serpents – venimeux, svp – et ça la fait marrer d’en trouver dans les armoires, ou de manquer s’asseoir dessus...), ce qui signifie, donc, que les panneaux publicitaires se multiplient le long des routes (le panneau publicitaire, un vrai marqueur de développement. JC Decaux devrait investir ici), et qu’il y a de plus en plus de voitures pour former le bouchon quotidien encombrant l’unique rue asphaltée traversant la ville (à part quelques Peugeot des années 50 et deux Coccinelles antédiluviennes, strictement coréennes).

Côté sécurité, la grande parano blanche continue (sinon on s’ennuierait). Depuis 15 jours, j’ai noté :
- Un cambriolage doublé du viol de l’occupante de la maison devant son mari et ses enfants en bas âge.
- L’empoisonnement d’un micheton par une prostituée pour lui piquer son portefeuille (il est mort).
- diverses relectures du triple viol du Massaï Camp (ici, c’est ambiance Variations Goldberg de la rumeur), qui en fait ne se serait pas produit dans le club, les jeunes personnes en question s’étant fait enlever alors qu’elles remontaient à pied une rue de Njiro vers 10 heures du soir (aussi, pardon mais faut être très très conne). Sinon, le Massaï Camp, moi je me suis contentée d’y vomir, c’était bien.
- Mon avocat préféré qui s’est fait attaquer sa maison (ça tombe bien, il habite à 50 m de chez moi...).

A part ça, je sais pas comment expliquer à mon askari que s’il continue à en écraser la nuit au lieu de veiller sur mon sommeil, je vais me trouver dans l’obligation de le remplacer ; c’est le drame.